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Whiz Kid 2

23 décembre 2012

Synth'ex

Une course hors d'haleine contre les ombres, autour d'une planète qui file droit entre deux systèmes malades
Les cheveux longs en bataille et un anneau de fer blanc sur la lèvre, Petit Prince a grandi et il s'éclate
Partout son astéroïde agace les voisins avec une musique d'enfer, certains lui lancent même des comètes
Petit Prince s'en moque, il danse avec les divas de glace aux galas de Saturne, et surfe sur des arcs-en-vide
Parfois il s'approche de la vieille planète bleue et pique quelques verres de tequila aux terrasses de Malibu
Et dévergonde quelques jolies filles avec ses yeux au vert changeant, abuse de son accent rauque et insolent
Mais ce que Petit Prince préfère, ce sont les tempêtes de neige sur Mars, et les habitants de ses lacs blancs
Des poissons-rêves si gros qu'il faut des séquoïas en cannes à pêche, qui avalent même son bout d'univers
Il se laisse tomber à la surface des glaces pour se jeter dans leurs estomacs aux colonnes sculptées de moelle


Le Petit Prince aime explorer les palais immortels des rois de Cydonia, retrouve des trésors d'avant la Création
Seul à disperser la solitude des étoiles qui s'ennuient à vagabonder dans le noir, il leur raconte son histoire
Avec des couleurs inventées, il attrape les dieux tombés dans l'oubli pour les glisser dans leur ventre brûlant
Alors les nébuleuses ouvrent un chemin vers le coeur de la spirale au goût de lait, toujours ivre de tournoyer
Autour du carrefour animé par le Port-de-Poussière, un comptoir malfamé ou finissent les vieux prospecteurs
Vous trouverez ici du sable de Pluton ou des fossiles du Centaure, à des prix qui n'abusent que les touristes
Des néons colorés dissipent le ciel de brume qui masque trois planètes grosses comme les poings de Titan
Petit Prince vient faire la cour aux marquises et leur offre, galant, de belles roses issues d'un élevage en bocal
La vie amène peu de questions, les nuits passées aux seins d'Héra sont assez longues pour les fuir sans fin

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23 décembre 2012

Vicissitudes

Une auréole sanglante en encercle quelques autres,
La cible veinée, incisée sur ton ventre, est un appel d'offres.
La nuée de jours perdus s'abat en cratères sur le sol et
C'est une curée joyeuse, le point de mire de Sisiphe.
J'acquiesce par principe à une vengeance, tatouée sur ta langue.
Le vin, et de longs cheveux blonds ont toujours atrocement raison.
Les étoiles ne sont qu'un détail, tellement d'encre pour des points blancs,
Même Galilée s'est brisé le dos à regarder sous les jupes
Preuve donc, aucune constellation ne réchauffe autant que la chair.
Ici un gratte-ciel pousse au-dessus d'une orchidée bleue,
Là des bandes de ciel échappés des fenêtres tombent et s'écrasent.
Je ne dors pas, je ne rêve jamais, je n'ai même pas de paupières,
Et si j'en avais, elles seraient peintes à l'intérieur.
Certains livres ont leurs pages noircies à l'acide.
D'autres ont été trempés par d'inutiles larmes - à vomir.
Quand il ne pleut pas, on entre. Entre leurs lignes
Un escalier dont les touches de piano succèdent aux dés à six faces.
Ce soir, il n'est pas une source d'eau à laquelle je ne veux boire,
Arroser mes idées : rouillée ou issue de la rosée de tes cheveux,
Lorsque du pavot et une jonquille s'étreignent
Et étouffent toutes les erreurs griffées aux murs de ta tête.
C'est une lutte : que les vapeurs de souvenirs achèvent leur ronde
Demain, ce sera une autre histoire - forcément.
Pensais-tu trouver le même ventre et à l'intérieur, un feu patient?
Dans la suite de mes idées, trop de virgules, je secoue la bride
Le canasson affamé s'emballe et dans un carrosse de papier
C'est toute la liqueur verte d'une vie, et de la paille en buvard.
Une spirale, mais inversée. Tu veux rire...
Ici, le Soleil. Ici, la légende des sept boules vertes s'achève.
Je marche le long d'une corniche qui se mord la queue
Parce que j'adore les caresses brutales du vent.

so_sad_by_iustyn

23 décembre 2012

Alinea d'eau

Sand_by_mrabanal

Avons-nous des nouvelles de Monsieur de la Pérouse?
Peut-être... que sa Boussole vogue encore sur les mers du Pacifique
Et que le vent gonfle d'humeur joyeuse les voiles increvables
En route! Vers de nouvelles terres, toujours à l'Orient!
Des épices, de l'or, des femmes noires aux silhouettes de mirages
Un monde vierge déchiré de vallons, abandonné aux oiseaux d'Ara
Que sont la patrie et l'amour face à l'appel obsédant des îles?
Les yeux révulsés à crever sur une terre qui tangue, non merci
Plutôt plonger, offrir aux sirènes des talons aiguilles en cornes de narval
Et les rejoindre jusqu'à ce que le coeur éclate, quand les couleurs disparaissent
Les seuls châteaux sont de bois et traversent le vide, au gré des cordes
Le Cap Bojador est seul à contenir le Léviathan ; sa gueule est un abîme
Aux Terres de Feu, les perles de sueur se changent en diamants
Et au-dessus du globe, le ciel jaloux imite en vain l'azur noir de l'océan
Fantasme premier de l'homme, qui troque ses ailes contre un anneau d'or
Et sur le bras bariolé de veines, tatoué en passeport, Mare Nostrum à l'iode
D'une côte à l'autre, quitte, double! A briser les coques à Recife, à brûler aux Thermopyles!
L'eau monte et dévore les plages de sable ; alors, le monde s'agrandit
Si l'Everest était une île?

 

 

23 décembre 2012

Grenadine

J'ai rencontré une femme sans âge et elle ne parlait pas
Elle souriait souvent, les lèvres closes, sa peau en restait gravée
Ses yeux noirs riaient de vous ou du monde, nul n'a su dire, car elle ne parlait pas

Le long de ses mains blanches couraient des cicatrices invisibles
Ses jambes, je ne m'en souviens pas, mais son dos était le repaire d'un papillon
J'étais un idiot et je l'ai laissée là... les jours se sont enfuis, je les ai suivis

Dans une plaine sans rendez-vous, elle m'a retrouvé
Son visage était un miroir fêlé, et dedans, la fin d'une histoire
J'ai regardé le sol et elle a tiré la langue

Un anneau parfait, d'argent il me semble, y était fixé
C'était une goupille, et mon doigt dedans s'est glissé
Le tableau était étrange, je ne voulais pas qu'il dure : j'ai tiré dessus

 

butterfly_by_nickinicki

23 décembre 2012

Meravigliosa

Sealed_lips_1_by_paintedmonke

L'allonge de la rive n'en pouvait plus d'arriver à la mer
Quand la nuit s'étend, les couleurs se déversent, dévêtues, dormantes
Ruisselantes aux murs d'une chambre en bulle d'aquamarine
Il faudra cent ans pour fermer l'oratoire vide de mes yeux rouges
Si deux pas font danse expiée, sourd au ciel peut-il voler plus bas?
Ombrelle, si votre crainte est de perdre au premier souffle l'ardeur soudaine
Je marche au tambour de vos caprices, si merveille s'orne de tels joyaux
Comme il semble long aux inhumés, que pleuve sur eux votre langueur
Et qu'une foudre délivrée de terre déclare une flamme à ce corps assombri!

Je hisse contre vents la marée, et toute la grandeur perdue des loups
Si les portes de vos faveurs sont scellées jusqu'à l'oubli de leur rang,
Scaramouche qu'en dilettante, j'aborde sans discerner la lame d'opium
Que tournent les robes et dansent les silhouettes envolées par la Lune.
La mascarade n'a d'yeux que trompés, dans les traînes se promènent les bas
Dame, est-ce trop demander que l'illusion de vos dentelles dissimulées?
Donnez-moi raison avant de la perdre, et dans l'enceinte et dans le secret
J'y vais cueillir - si! - une fleur de péché mais à ma défense, votre cou est nu
Astreintes au silence, mes lèvres ne confinent plus leur hôte : Meravigliosa!

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23 décembre 2012

Malade (imaginaire)

La journée coulait comme le sable entre ses doigts
Rien de magique, elle regardait la mer se baigner
Mais où va le Soleil qui nous abandonne? Est-ce qu'il nous fuit?
Je ne savais que répondre, paralysé par mes histoires
Elle restait là à attendre, à espérer que je dise non
Je suis parti sans me retourner

Le dialogue du laid et du mort occupait le monde
Je me suis faufilé entre les épilogues possibles
Une terre coincée dans le tiroir secret de leurs idées
Pour m'allonger entre un poisson et un tour de magie
C'est alors qu'une idée née de la fange les a fait trembler
Pourquoi ne pas changer les vallons de notre visage?

Transformation_by_mech7

 

A coups de pioches, de livres creusés en sillons de salive
Ils ont bombardé des sentiments à ébranler les choeurs
Des décalcomanies sur la peau malade de nos vices
Et une cloche de fer qui bat la sentence de la beauté
J'ai pris peur et mes jambes sont tombées, puis ma tête
On a enchaîné mes poignets à un clown et une danseuse

Le sang coulait de leurs yeux gonflés de l'hybris, c'est ma faute

J'ai crié et j'ai frappé leurs expressions scellées par la logique

Des mendiants ont ouvert leurs bourses remplies d'anecdotes
Les guenilles en larmes sous mes cheveux à l'humeur des vents
J'ai volé une caravelle. Si tout doit crever même ceux qui vivent
Mais où sont les neiges d'antan, demandez-lui! Je n'en sais rien.

 

 

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